~ i think i'm moving but i go nowhere.

Cooper, c’est le genre de mec qui cache ses failles avec des vannes. Le genre lourdes ou piquantes, qui agacent ou blessent. Pour se protéger, pour éviter une trop grande proximité, il maintient cette barrière illusoire d’humour bancal. Il se moque généralement de l’effet qu’elles peuvent faire, ses blagues. Si ça passe, tant mieux. Si pas, tant pis. Prétendument indifférent au monde qui l’entoure, il manque de tact et c’est loin de le gêner.  ~ Il sourit peu, grimace beaucoup. Le visage de Cooper est façonné de mille mimiques qu’il répète à longueur de journée. Il fronce le nez quand il ne comprend pas, il se mord l’intérieur de la joue quand il commence à s’agacer, il se mord les lèvres quand il s’oblige à la boucler. Il soupire à tout va, s’amuse à gonfler et dégonfler ses joues, joue de ses sourcils. Le tout est naturel. Y a que le sourire sur ses lèvres qui sonne faux. Y a que l’étincelle d’une joie qui marche pas dans le décor de ses traits. Parce que ça se voit que c’est factice, créé pour maintenir l’illusion. Il se persuade que personne ne voit rien, mais la brèche est plus visible qu’il ne le voudrait.  ~ Cooper, quand on l’écoute, il n’aime rien. La musique, c’est que du bruit à ses oreilles. Les bouquins, c’est bon qu’à balancer dans le feu pour se tenir chaud l’hiver. Le théâtre, c’est que des connards en costume mal taillé. La bouffe, c’est fait que pour oublier que la vie est chiante. Le job, c’est juste ce qui sert à payer les factures. L’appartement, c’est qu’une manière de plus de se ruiner si on veut pas vieillir sous un pont. La seule chose qui lui fasse un tant soit peu de bien, selon lui, c’est le café. Noir et sans sucre, bien tassé. Parce que ça le tient éveillé et que ça lui permet de faire galoper les pensées.  ~ Le café, c’est pas sa seule addiction. Y a le reste, ce reste dont il n’est pas fier mais dont il ne peut tout simplement plus se passer. Cooper, il a commencé à piquer dans la réserves des stups. Au début pour se marrer, pour oublier, pour l’effacer. Après, c’est devenu un besoin, vital, poignant. Il prend tout ce qu’il trouve, et se fiche de faire des mélanges parfois. La drogue, c’est tabou, mais il se prive pas pour décoller. C’est sa manière à lui de vider sa tête des images sordides qui l’habitent.  ~ Un peu du genre obsessionnel sur les bords, Cooper, il n’oublie rien. Les choses qu’il vit, elles se gravent dans un coin de sa tête. Les enquêtes sur lesquelles il bosse, ils s’en souvient comme si tout datait d’hier. C’est à la fois sa force et sa faiblesse, dans le métier qu’il exerce. Excellent policier, il a déjà brillé plus d’une fois dans la résolution d’une enquête. Mais derrière ça, y a la réalité bien moins appréciable. Les images maculées de sang, les balles perdues, les personnes oubliées. Dont une qui restera à jamais coincer quelque part entre sa tête et ses pieds, près d’un organe qu’il préférerait balancer.  ~ Au vue de son attitude, il est clairement évident que Cooper n’est pas le Prince Charmant. Sa réticence et son côté désinvolte font souvent fuir les charmantes demoiselles. Il est plutôt de ceux que l’on prend pour une nuit, parce qu’il est beau gosse et qu’on rêve de lui, mais on ne s’attend clairement pas à le voir déborder d’amour. Ses relations amoureuses sont donc inexistantes. Il ne s’est jamais posé avec qui que ce soit, à ce jour. Et si l’idée s’est une fois immiscée dans son esprit, elle n’a semé que le chaos et il ne souhaite tout simplement s’abandonner à ce genre d’absurdité.

John Rosenberg, condamné à la peine maximale pour tous ces meurtres, qu'en pensez-vous ? ○ Pour Cooper, témoin de bons nombres d’atrocités lors de ses enquêtes, il ne fait pas de doute que justice a été rendue. Du moins le pense-t-il par moment. Il lui arrive de croire que la prison est une punition bien douce pour les criminels de ce genre, qu’ils mériteraient la pire des tortures. Juste pour comprendre. Comprendre la douleur des victimes, incapable de se tirer d’affaire. Comprendre la douleur des proches qui ont du faire face à l’absence. Comprendre la douleur des flics, toujours présents et obligés de voir les dégâts. Cooper, il a beau être policier de profession, ça l’empêche pas de penser que la justice, parfois, ça ne suffit pas.  Que pensez-vous de l'assassinat de Logan Ackerman, lui qui continuait de croire en l'innocence de Rosenberg ? ○ Cooper est très méfiant par rapport à cette histoire et ne sait pas trop quoi en penser, à dire vrai. Beaucoup de choses se mêlent dans son esprit, mais il faut l’avouer, il a parfois la tête ailleurs. Par moment, il se répète que c’est juste un crime banal, comme il y en a tant d’autre. Et d’autrefois, il se plait à croire que le discours de l’homme s’avérait bien trop dérangeant pour certaine personne et que la cause de sa mort réside en ces faits. Mais ce n’est pas un flic de son envergure qui pourra prouver quoi que ce soit et il est parfois bien trop lasse pour se poser les bonnes questions. Son attention est ailleurs… La politique va bon train avec la future élection du maire. Qu'est-ce qui caractérise un bon candidat à la mairie selon vous ? ○ Peu intéressé par la politique, Cooper se moque éperdument de ce genre de chose. Peut-être ne le devrait-il pas vu son job et vu le résultat qu’une telle élection pourrait avoir sur tout ça. Pourtant, ça lui passe complètement au dessus de la tête. Il n’y a, selon lui, personne d’assez bon pour réaliser un tel travail, de toute façon. La ville est pourrie depuis trop longtemps et rien ne changera plus, inutile de se leurrer ou de croire que les choses peuvent s’arranger. Le spectre de Caïn continue d'être alimenté avec ce groupe qui prône ses activités meurtrières. Estimez-vous qu'il ne faut pas y faire attention ou qu'au contraire, un réel danger va s'instaurer dès lors ? ○ Depuis toujours, il est sur le qui-vive. Il fait attention à tout, analyse la moindre chose, craint la moindre brèche dans chaque théorie. Pour Cooper, le mal existe partout et en toute chose. Cette secte, comme il se plait à nommer cet étrange groupe, n’est rien de plus qu’un amas de fous furieux auxquels il faut prendre garde. Il en connait assez sur les psychotiques pour s’inquiéter de ce genre de chose. Il est d’ailleurs prêt à pas mal de chose pour limiter la casse avant qu’il ne soit trop tard. Il se ficherait encore de perdre sa place s’il pouvait, au passage, libérer le monde d’un malade.